Conférence-débat "Comment améliorer la sécurité et la santé sur le lieu de travail?" (22.10.2012)

Le 22 octobre 2012, l’Inspection du travail et des mines en partenariat avec la Chambre des salariés du Luxembourg a organisé une conférence-débat sous forme de "World Café" à destination des travailleurs désignés, des coordinateurs sécurité-santé et des délégués à la sécurité. Ces derniers ont été invités à trouver, ensemble, des solutions pour améliorer la sécurité et la santé au travail.

Des objectifs non atteints

Malgré une baisse significative des accidents de travail, l’objectif européen des 25% n’a pas été complètement atteint: "La fréquence des accidents a été réduite de 22,8% ces 5 dernières années", a rappelé Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration. Avec un taux d’accidents en-dessous des 5%, le Luxembourg a fait de nombreux progrès. Cependant, cela ne suffit pas: "En 2011, le nombre moyen quotidien d’accidents était de 55. Il faut savoir que dans le monde, le travail fait plus de victimes que les conflits armés avec 6.000 morts par jour", a alerté Paul Weber, directeur de l’Inspection du travail et des mines.

Des pistes de réflexion pour améliorer la sécurité et la santé au travail

"Seule une action concertée entre l’employeur, le délégué à la sécurité, le travailleur désigné, le coordinateur sécurité-santé, les médecins du travail, les salariés et le gouvernement permettra d’atteindre l’objectif 0 accident", a continué Paul Weber. Dès lors, les participants ont été invités à réfléchir, en groupe, sur 3 questions clés:

  • Quelles actions concrètes doivent mettre en place les partenaires sociaux, avec le soutien du gouvernement, pour atteindre l’objectif 0 accident?
  • Quelles mesures peut-on prendre pour accorder la même attention aux maladies psychosociales qu’aux autres problèmes de santé et de sécurité au travail?
  • Que peuvent faire les acteurs de la sécurité et de la santé en entreprise pour assurer, ensemble, une analyse des risques continue?

Une participation active

Après 3 sessions de 20 minutes pour réfléchir à ces questions, les groupes ont rapporté leurs conclusions à l’assistance. Il est ressorti de ces débats qu’une collaboration à tous les niveaux, une prévention et une sensibilisation plus accrue, une formation commune et un système de management sécurité et santé sont nécessaires pour atteindre l’objectif 0 accident. En ce qui concerne les maladies psychosociales, les participants ont conclu que la prévention du stress doit faire partie intégrante de la politique sécurité et santé au niveau national comme au niveau des entreprises. Il serait également important de mesurer et de communiquer leurs coûts sur la productivité et la performance. Cependant, les maladies psychosociales manquent d’un cadre légal et de normes d’où le flou et le tabou qui les encadrent.

Enfin, les participants ont déduit que seule la formation d’une équipe et une amélioration de la communication entre les différents acteurs responsables de la sécurité et de la santé au travail permettront d’assurer une analyse constante des risques.

Une expérience enrichissante

"Je n’avais jamais participé à ce type de workshop. Les échanges ont été parfois animés, mais c’est très enrichissant de confronter ses idées et d’être active alors qu’on a plus l’habitude d’être passive lors de ce genre d’événement. J’en sors avec beaucoup de nouvelles idées et avec le sentiment d’avoir fait avancer les choses", conclut Pascale Marchal-Griveaud, Managing Director de "Agir Anticiper Durablement".

Qu’est-ce qu’un "World Café"?

Le "World Café" est une approche innovatrice conçue pour générer des idées et de la créativité. Les participants sont amenés à réfléchir en groupe à des problématiques. Chaque groupe dispose d’un papier et de crayons pour noter leurs idées. Au bout d’un temps prédéfini, les participants changent de groupe afin de réfléchir à une autre problématique. En fin de séance, les rapporteurs de chaque groupe se mettent ensemble pour résumer les réflexions et mettre en avant les 3 réponses principales pour chaque problématique. Ils énoncent ensuite leurs conclusions devant l’assistance.

Communiqué par l’Inspection du travail et des mines

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